Il y a longtemps, très longtemps, dans un village lointain, très lointain, une poterie éteignait ses fours et fermait ses portes. On y fabriquait des crapauds, ces récipients en céramique que nos aïeux remplissaient d’eau chaude pour tiédir leurs lits glacés.

Pendant des décennies, oubliés de tous, les crapauds endormis, hibernèrent sous la poussière, attendant patiemment leur résurrection.

Un jour, des humains vinrent étudier les modes de fabrication des poteries d’antan. Les crapauds virent là l’occasion de revivre. Ils investirent l’esprit d’une étudiante, l’incitant à fabriquer un tout nouveau spécimen.

L’œuf était pondu.

Séduits par cette création, d’autres humains furent à leur tour contaminés. Sous emprise batracienne, ils se mirent à peindre, détourner, customiser ou sonoriser des dizaines de crapauds, contribuant ainsi à la sauvegarde du patrimoine céramico-batracien.